Mon au-revoir à Max

Max est mort. Je l’ai appris hier après-midi.
Et j’ai aussitôt senti la peine monter en moi. Pour D., sa si jolie femme, ses 3 enfants, ses amis et puis… égoïstement, pour moi.
Pourtant, je ne connaissais pas Max. Enfin, pas beaucoup.

Nous nous étions connus lors d’un diner donné par Eva, une amie partie vivre à Madrid entre temps.
Nous nous étions promis de nous revoir lorsqu’il reviendrait à Barcelone dans quelques mois car il partageait -principalement- sa vie entre Londres et  une petite ville à 1/2 H de Barcelone.
Ce n’étaient pas que des mots comme en échangent parfois certains au moment de se quitter ; fausses promesses qui s’avèrent n’être au final qu’une formule de plus dont ils usent et abusent pour des au-revoirs à priori plus “sympathiques”.
Non, nous, nous avions réellement envie de nous revoir, de créer des opportunités pour mieux nous connaitre et poursuivre ces conversations amorcées…
La grande faucheuse ne nous en a pas laissé le temps. Elle lui est tombé dessus brutalement, par surprise et en à peine deux mois est parvenue à terrasser cet homme si plein de vie, d’envies et de projets multiples.

Je sais que je vais mourir bien sûr mais je sais aussi que lui et moi on ne se reverra pas… car à l’au-delà, je ne crois pas.
Pourtant, je refuse d’oublier cet homme qui m’avait tant impressionnée et séduite par son extrême intelligence et culture, la finesse de son humour et surtout par la bienveillance et la générosité qui transperçaient dans chacun de ses regards et de ses mots…
D’autant peut-être que ce soir là j’en avais été la principale bénéficiaire, comme s’il avait senti que, contrairement aux apparences, je ne me sentais pas très bien mais avait refusé que je reste en retrait…

Ces mots écrits, je me sens un peu mieux. Max B
Je sais qu’ils rempliront leur fonction chaque fois que me prendra l’envie de relire ce billet.
Je suis heureuse aussi d’avoir trouvé quelques photos de lui sur le net car finalement, une photo, ça peut s’avérer autrement évocateur que des mots… et puis peut-être aussi parce que je redoute d’oublier ses traits et expressions qui reflètent pourtant si bien ce qu’il était.
J’aurais en revanche souhaité en trouver une permettant de mieux  voir ses yeux car sans cesse ils brillaient, animés par une compréhension aigüe  ou une malice presqu’enfantine…

Voilà très cher Max, puisque je me souviens que nous nous étions tutoyés, il ne me reste plus maintenant qu’à te remercier une fois encore et à te dire au-revoir. Pour la dernière fois.

2 réflexions au sujet de « Mon au-revoir à Max »

    • Tiens, « amusant » que tu écrives cela car figure-toi que j’avais justement écrit à l’origine « la grande faucheuse, cette garce  » !
      En tout cas, je te remercie de ton appréciation car je n’étais justement pas très satisfaite de cet écrit en tant qu’hommage ; d’autant qu’après avoir écrit ce petit billet et alors que je recherchais une photo, j’ai découvert quelques articles sur lui et même de véritables hommages.
      J’ai ainsi découvert que cet homme était encore plus grand et encore plus humble que je ne le pensais… Etrange comme certains grands hommes sont capables d’une tout aussi grande humilité et d’autres non…

Laisser un commentaire